Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 3tt cratie bavarde, toutes les utopies, tous les rêves sont au pouvoir. Ils ne voient pas, les malheureux, ces choses si simples : 1 ° que les départements, si le gou- vernement ne change, vont refuser l'impôt; 2° que l'armée, qui d'ailleurs se désorganise, sera sans force contre les populations; 3° que les conscrits ne partiront pas; 4° que la suspension des affaires va amener la famine dans Paris; 5° que le gouvernement n'a rien dont il puisse faire argent; 6° que tout le monde, même les riches, vivant sur le crédit, les réquisitions, impôts progressifs et autres drogues ne produiront rien. Le gouv~rnement provisoire va de l'avant; il a établi une amende de 50 francs pour la prem,ère fois et 100 francs pour la seconde, contre les chefs d'ateliers rrui feront travailler plus de dix heures; il paie 1 fr. 50 et 2 francs par jour une masse de fainéants qui font semblant de piocher sur le bord des routes, et qui le soir assistent aux clubs où ils appuient les motions révolutionnaires. On fait, on défait, on refait les décrets; on y met des considérants dignes de M. de la Palisse; tout ce qu'on fait est coup de tête et casse-cou. Jamais pareil vertige n'a saisi un pays. Et les candidatures! Ici, à Lyon, partout, on les compte par centaines; c'est à dégoûter les plus coura- geux. Ah l mon cher Maurice, nommez-moi, ne me nommez pàs, cela m'est tout à fait égal. Nous sommes en pleine transformation; que les conservateurs s'y résignent. Mais toutes ces folies ne dureront pas, et je ne veux pour rien y tremper; que les braves ouvriers bisontins, qui ont eu quelque admiration pour le gou- vernement provisoire, en prennent aussi leur parti. Depuis que j'ai envoyé ma réponse à Gandon, avec recommandation de la remettre à M. Tudet et de la Biblioteca Gino Bianco ' '

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