Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

310: CORRESPONDANCE ou plutôt antifinancier, dans lequel se résume toute la question économique. J'ai laissé de côté les dévelop- pements de philosophie, de politique et de droit, pour ne montrer que la combinaison économique. Cela ne sera pas compris; et, quand on l'aura compris, on le goûtera peu. On avait rêvé le bonheur sans travail, et voilà que je commence par dire : Il faut travailler l••• Travailler toujours! travailler de plus en plu8 l Car réduire le·salaire pour tout le monde, et proportionnel- lement, cela revient à augmenter le travail pour tout le monde. J'ai beau dire qu'en augmentant le travail de moitié nous aurons chacun à dépenser moitié plus en moyenne, et que les pauvres seront plus favorisés que les riches : on voudrait avoir le surcroît de richesse, mais sans travail I••• J,ignore si mes idées, si simples, si frappantes, et que je vais développer sous une forme moins aride, seront bientôt accueillies. Tout ce que je puis dire, c'est qu'on passera par là : ou bien il y aura surcroît ·de pauvreté et de désordre. Le gouvernement provisoire est fou, et tous les répu- blicains sont fanatisés. On répète en miniature 93; on ne sait que la Convention et Robespierre; l'halluci- nation est complète. Ledru-Rollin se drape dans son énergie révolutionnaire; les clubs applaudissent; on fait les motions les plus bouffonnes. Enfin rien ne manque à la comédie, qui est d'autant mieux jouée que les acteurs se prennent tout à fait au sérieux. Braves gens au fond, pour la plupart, mais d'une ignorance, d'une étroitesse d'idées qui me désolent. Il n'y a per- sonne ni dans le gouvernement, ni parmi les clubistes, qui comprenne ni l'époque, ni la révolution, ni la ques- tion, ni la situation. La littérature en vogue, la démo- , Biblioteca Gino Bianco

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