Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 303 {létresse; les casse-cous politiques réclament déjà une création d'assignats ; la République en est réduite aux dons volontaires. Or, les dons volontaires son~ au crédit public ce qu'est la taxe des pauvres à l'extinction de la misère. A mesure que les chances de guerre avec l'Europe s'évanouissent par la révolutjon générale, le gouvernement provisoire agite les idées belliqueuses : le succès de la révolution dépasse ses espérances et le gêne. J'accuse le gouvernement provisoire d'avoir, sans utilité, sans motif, sans justice, par la plupart de ses actes, fomenté la division entre la classe travailleuse et la classe bourgeoise, et compromis, par cette détestable politique, non-seulement la tranquillité de la patrie, mais l'avenir de la révolution. , Je l'accuse d'avoir livré la dignité de l'Etat et sacrifié le Trésor public aux hasards d'une expérience de pré- tendue organisation à laquelle personne ne croit que l'inventeur, et que les divers membres du gouverne- ment ne semblent tolérer, ceux-ci que pour donner pâture à l'impatience de la multitude, ceux-là que par l'arrière-pensée de se délivrer en une fois de toutes les idées de réforme socjale. J'accuse le gouvernement provisoire d'avoir outre- passé les pouvoirs que lui donnait une dictature de nécessité, en abolissant ou changeant les lois, en sor- tant de la limite des attributions ministérielles qui devaient être la règle des siennes, en rétrogradant jusqu'à cette démocratie de 93, qui n'est pas plus l'expression du Peuple que ne l'était l'autocratie de Napoléon. Je ne veux pas le renversement du gouvernement provisoire, dont, au reste, je n'incrimine directement Biblioteca Gino Bianco

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==