Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

24 CORRESPONDANCE possible de me faire connaître cette critique, en même temps que vous me feriez passez votre appréciation? 11 est ridicule pour un hoI}lme tel que M. Wolowski de ne voir en moi qu'un sectaire à étouffer; il devrait savoir qu'une idée ne périt jamais que par une idée supérieure. Pourquoi ne m'a-t-il pas envoyé sa cri- tique? Il faut que je sache ce que l'on m'objecte si l'on Vl~Ut que je me convertisse et que je fasse péni- tence. J'ai été tout à fait réjoui de votre idée des étables d'Augias, mais je n'approuve pas que vous vous traitiez aussi mal que vous faites. Je suis de mon naturel assez peu modeste, mais je suis franc dans mon amour-propre et je ne crois guère à la modestie des autres. Sachez clone reconnaître ce que vous valez, ou vous m'obli- gerez à vous le dire en face. Pourquoi donc ai-je débuté par une clameur si haute? C'est parce qu'il est néces- ~aire aujourd'hui, pour se faire entendre, de crier et de couvrir la voix des autres. Vous avancez beaucoup, ma foi, avec vos éloquentes élucubrations I Il y a dans toute la France quelques centaines d'individus qui peuvont vous apprécier, et, sur ce non1bre, des rivaux qui vous jalousent, des écoliers de la Norviale qui vous dénigrent, des intrigants qui vous dissimulent, des ca- fards qui vous détestent. Que ne faites-vous comme 1noi, morbleu I Les belles manières n'obtiennent rien; frappez à tour de bras. :Faudra-t-il que je me fasse votre vengeur ? Puisque vous connaissez M. W olowski, ne pourriez- vous lui glisser, à la première occasion, que je sais cru'il est fort savant et éclairé, mais que j'estime surtout en lui son caractère? Je pourrais bien avoir la fantaisie de lui dédier quelque chose. J c le confonds dans mon Biblioteca Gino Bianco I

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