Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
, . CORRESPONDANCE Pour revenir à vous, mon cher compatriote, la seule question dont il se fût agi entre nous était une question de métaphysique et de méthode: catégoriess,éries,genres, espèces, etc. J'enrage de vous voir· si obstiné, et il faut que je vous enlève à Kant. Les propriétaires ne me sont rien; les académiciens encore moins; les cafards si peu, que je ne daigne pas m'en occuper. Mais vous! Que vous restiez kautiste de mon vivant, c'est ce qui me tourmente et me fera faire les plus grands efforts d'in1agination et de dialectique. Quand je dis kantiste, je veux dire engoué des principes de droit de Kant, de son rationalisme sophistique, de sa théorie de la raison pure, et de sa psychologie. Voilà ma déclaration de guerre : il faut que vous me :terrassiez ou que je vous . absorbe (-1). Je réponds à vos critiques. J'ai trop cajolé, dites-vous, dans mon Ave 1 rtisse1ne·nt~ t< un homme qui s'est chargé de me désabuser lui- ~< même de la bonne opinion que j'avais de lui. )) -· Vous avez raison, mais c'est précisément ce que je ne comprends pas. Depuis que j'ai eu le plaisir de vous écrire, j'ai reçu une lettre de Considerünt, la plus sotte, la plus fausse, la plus insignifiante lettre du monde. Il me dit qu'il n'a pas encore lu vingt pages de tous mes Mémoires, que d'ailleurs il y répondra quand j'aurai publié mon dernier mot. Notez ceci: dans trente ans, je n'aurai ·pas tout dit encore. Enfin, M. Considerant ne dit rien qui vaille la peine, ne répond pas un mot, ni à mon Avertissement, ni à la lettre particulière que je . (1) Homère, Iliacle, xx1n.vers 7.24'. ~ fp.à.vÀstpE, ~ Èyw Oë. C'est le · mot d'Ajax à Ulysse. BibliotecaGino Bianco
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