Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 19 ganise à Besançon, d'après une idée d'égalité, et dont l'objet est d'amener périodiquement l'extinction de l'in- térêt de l'argent, et cela comme je l'ai _indiqué, par la force des concurrences. Vous verrez. Pour revenir à ce qui me concerne, j'ai trouvé des bailleurs de fonds, qui sous une forme commerciale, se proposent de continuer pour 1noi l'œuvre de l'Académie. Ainsi je travaillerai ffù jour le jour, à peu près comme auteur commandité. Mon prochain Mé1noire sera publié de cette manière. Le premier chapitre sera pour les robes noires et laissera entrcvoir,tout ce que je puis faire sur cet article; je me propose de placer le second, destiné aux philosophes, sous le patronage de M. Claude- Joseph TrssoT; pourvu qu'il 1n'en accorde la permission. Cc chapitre débuterait par quelques réflexions géné- rales sous forn1e de lettre. J'espère bien, mon cher et docte compatriote, que vous ne vous en trouverez pas compromis. Du reste, loin de m'associer ceux à qui je ferai de ces adresses, je ne songe qu'à les prendre pour interlocuteurs. Ainsi nul danger pour vous. Janvier et février sont perdus pour mes études, mais non pour mes réflexions. J'ai beaucoup pensé depuis six semaines; je me connais mieux maintenant, et je · comprends ce qui me manque encore pour mettre plus . de n1onde à mon unisson. Il est un point sur lequel nous nous rencontrerons toujours, mon cher professeur: rationaliser les esprits, la politique, la religion et la morale; abattre les préjugés et les fausses sciences; écraser les oppresseurs de la pensée et· de la liberté civile; livrer à l'infamie les corrompus et les lâches. Quand j'aurai dit tout ce que je pense, je me préparerai au combat; quand mon enseignement sera terminé, je deviendrai, s'il le faut, conspirateur ; jamais le monde BibliotecaGino Bianco

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