Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
I 18] CORRESPONDANCE 1nent; je pouvais les stigmatiser si j'eusse voulu; mais l'important était d'obtenir un acquittement. Vot.re confrère P*** a tenu à 1non égard une con- duite odieuse. Cet homme a deviné qu'au fond du cœur je le méprise, et il a juré de m'écraser. Il est par- venu déjà à m'aliéner toute l'Académie, mais j'ai pour 111oiles rieurs, -en attendant mieux. C'est P*** qui, clans le Franc-Comtois, m'a placé sur la ligne d'un assassin et d'un infanticide; c'est lui qui m'appelle insolent, orgueilleieœi,ngrat, singe de bourreau,nouveau Babeuf, septembriseur, et qui demandait pour ma peine cinqans de fers et cinquantefrancs d'amende. En revanche, je recueille les syn1pathies du haut commerce, de la Banque, du peuple, des administra- tions. Tout ce qui entend un peu les affaires me lit et 1n'encourage. On m'attend. Je viens de recevoir une lettre de Considér·ant, qui me 1-J fait peu estimer. Considérant ose me dire qu'il n'a lu de tous rnes ouvrages que mon JJimanclie / qu'il a à· peine jeté les yeux, depuis deux ans, sur ma Propriété: eLc.; que du reste il me répondra après que j'aurai publié 111a dernière édition (ce qui pourra bien arriver dans vingt ou trente ans). Cette lettre est bête ~t fausse; on c.-;t toujours bête quand on sort de la vérité. D'ailleurs elle est dictée par l'esprit de répression intellectuelle que tout le monde s'entend à merveille à appliquer nujourd'hui. J'ai, quant à moj, la chance de réunir tout le monde contre mes publications, ce qui produit, comme j'ai dit, une conSJJiratiodne silence à rriqn égard. ~r'.Ies publications ont l'air d'être clandestines, et cepen- dant elles s'insinuent partout et déjà portent -leur fruit. Quand j'aurai le plaisir de vous voir, je vous T)arlerai d'une vaste entreprise qui en ce moment s'or- BibliotecaGino Bianco
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