Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
CORRESPONDANCE Mais je perds, dans ce sens que, pour me défendre, j'ai été forcé d'exposer des vues et des idées que je ne voulais donner qu'en temps convenable; par exemple, que comme l'égalité et la non-propriété résultent de la métaphysique législative, de l'économie et de l'histoire, tout de mê1ne elles sont une conséquence nécessaire de la Charte, et de toutes les institutions qui l'accompagnent; si bien, comme je l'annonçais d'ailleurs, qu~il ne s'agit plus aujourd'hui que d.e développer, non de détruire. Cela est magnifique pour les gens synthétiques et qui ont l'habitude d'enchaîner leurs idées; mais, pour cette multitude de sots qui font et défont en un instant les réputations, cela est excessivement dangereux : car plusieurs en concluent déjà que je suis acquis au pouvoir et que je n'ai fait tant de bruit qu'afin de me faire payer plus cher. Commencer par l'égalité et l'abo- lition de la P1·opriété, pour finir par l'acceptation et le développement de la Charte, cela déroute tous nos dé- n1ocrates, comme cela a dérouté à l'audience le minis'L tère public. C 1 est pourtant aussi beau, aussi fécond que vrai; tu le comprendras, j'espère. Il me reste à te de1nander quelques renseignements sur un :IYI. Fe?'rari, professeur cl'écono1nie politique de ton Académie strasbourgeoise, qui vient, dit-on, d'être suspendu par ordre du ministère. Je voudrais savoir quel est cet hom1ne, ce qu'il pense, et cc que tu penses de lui? Écris-1noi donc au plus tôt. Je reste à Besançon; je crois t'avoir écrit que notre n1aire et son conseil municipal songent à n10 caser pour m'assurer le repos et l'indépendance nécessaires à l'étude; je ne puis mieux faire, je crois, que de me prêter à ces bonnes dispositions. Je vais avoir une rude BibliotecaGino Bianco '
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