Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
DE P.-J. PROUDHON. Besançon, 8 février 1842. lt M. BERGMANN Mon cher Berg1nann, je viens d'être jugé, et je suis ab- sous, par le jury, des quatre chefs d'accusation formulés contre moi. J'ai présenté moi-mê1ne une défense écrite dont la lecture a duré plus d'une heure. Comn1e jo compte l'imprimer, tu en jugeras. C'est une espèce de prospectus général tant de mes études passées que llc mes études à venir et de leur objet. Je gagne et je perds tout à la fojs, par suite de ce procès. Je gagne un petit moment de célébrité, qui ne s'étend pas même fort loin, car, tu le sais, je n'ai pas les sympathies de la presse; je gagne, ce qui vaut nùeux, et ce que per- sonne n'aperçoit, l'avantage de pouvoir innover, ana.- lyser et renouer à mon aise les pri:acipcs, les droits, les croyances et les institutions. Car ce jugement, recon- naissant que je suis ho?nme de niéditation, non de 1~év o - lution, économiste, non anarchiste, que je veux, sui- vant l'expression du président, convertir le gouverne1nent et les propriétai1 4 es, il s'ensuit que je puis tout dire, comn1e fait un instituteur ou un ami, et que je sùis déclaré hors de la ligne des conspirateurs. C'est à n1oi de conserver cette magnifique position. BibliotecaGino Bianco
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