Correspondance de P.J. Proudhon - Vol. 2 - 1875
I 10 CORRESPONDANCE non comme attachés au gouvernement de Juillet, niais comme voulant en fausser les conséquences. Quant aux personnalités qui m'échappent, elles sont des représailles ; d'ailleurs, les personnalités ne sont pas du ressort des Cours d'assises, pas plus que l'eu- phémisme et la rhétorique. J'ai adressé au ministre de ! 'intérieur, M. Duchâtel, à la date du 20 courant, avant d'avoir connaissance des poursuites dirigées contre moi, un exemplaire de cha- cune de mes publications, avec une longue lettre con- tenant une profession de foi sur l'avenir. J'espère que le ministre accueillera favorablement mes idées, d'au- tant plus que je lui montre, et tu le comprends de reste, comment on pourrait tourner au profit du gouverne- ment les théories les plus radicales. En effet, s'il ne peut y avoir de substitution ni d'interruption dans une société, il faut que toute théorie prouve qu~elle dérive nécessairement de la théorie existante, conséquem1ncnt qu'elle travaille à conserver celle-ci jusqu'au jour de son propre avénement. Ces idées, si sèches et si bizarres dans leur expres- - sion physiologique, sont admirables d'application et d'exposition historique; il faudrait réussir à les faire entendre à un ministre, et ma cause, par cela seul, serait gagnée. Mais que d'obstacles l Quoi qu'il arrive, je no me rends pas si vite et suis loin d'être découragé. Il faut que j'attcnde la réponse de M. Duchâtel, ensuite je puis faire manœuvrer quel- ques recommandations in1posantes; enfin, il me reste un refuge dans le jury, et clans la fav·.~urdes Bisontins. - La veille du jour oü l'on m'a appris la saisie, je recevais l'annonce que les membres les plus influents du conseil municipal s~occupaient de faire tomber sur Biblioteca Gino Bianco
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