Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

DE P.-l. PROUDHON. l1 J e sais déj à que le fort de la discussion roulera sur ces singulières conséquences que je me suis avisé de pré- tendre, que l'on déduirait un jour et d'une manière dé- monstrative, de la comparaison des langues, savoir : l'époque à laquelle le genre humain a du commencer à parler, par conséquent l'age de l'humanité, l'unité des races humaines, et le lieu où fut placé le berceau du genre humain. Il est vrai que personne, avant moi, ne s'avisa jamais d'idées aussi extraordinaires, je puis le dire; mais j 'espère, quand la bataille se donnera, ré- duire les incrédules au ~ilence. Il y a des gens qui n'admettraient pas les vérités mathématiques, s'ils croyaient qu'elles pussent donner raison à quelque partie des traditions sociales universelles ou de la Ge- nèse de Moise. J e sais que cette philosophie mesquinc n 'est pas la vòtre, et je crois que le temps est bien venu où la raison ne doit reculer devant la conséquence d'aucun principe certain et bien constaté. Que pense- rait-on de moi, si j 'allais émettre sans commentaire cette proposition : L'étude du langage établira un jour que tous les articles du Code de la loi naturelle se ré- duisent à SEPT, qui sont comme les sept sens ou fa- cultés de la nature morale; qu'il n'y en a ni plus ni moins, qu'il est impossible d'en imaginer davantage, et que cette loi de la nature consistant en sept articles, organisés entre eux comme la flute de Pan aux sept tuyaux, n'a jamais pu étre découverte par l'homme, mais qu.'elle lui a été enseigr..ée par une révélation im- médiate ! Que dirait-on, si je soutenais qu'uu jour l'étude du lnngage et de la physiologie nous rappro- chera tellement de Dieu, que nous croirons le voir et le touoher? Les _matérialistes qui nient tout ce qui n' est pas rapport, machine, équilibre de fluide ou de poids, Biblioteca Gino Bianco·

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