Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
IO CORRESPONDANCE 183.. A M. MUIRON. Monsieur Muiron, je suis vraiment honteux de n'aller vous voir que lorsque j' ai besoin de vous, d'autant plus que je srns ~ncore le reproche assez piquant que vous m'avez fait de mon manque d'exactitude. Il semble que vous ne m'ayez pas encore jugé. Cependant, vous ne devriez pas avoir de peine à comprendre que je suis si nouveau dans la société et la civilisation, que je ne con- nais encore du monde que les maisons et les rues. Oui, j'éprouve encore éette sotte honte d'un berger que l'on veut faire entrer dans un salon. Je crains, comme des bètes effraytintes, les visages que je n'ai jamais vus, je recule toujours à voir les gens mème qui peuvent m'ètre utiles et me vouloir du bien; je n'ai de présence d'esprit et d'aplomb que lorsque je me vois seul et que c'est ma plume qui parle. Mérite fort commun, majs que vou- lez-vous? je sais que je ne brille ni par les dehors, ni par l'élocution; j'aime mieux n'ètre yu ni connu de personne. Je me fais un plaisir de vous dire que l'on me mi- tonne un article dans le National pour je ne sais quand. Biblioteca Gino Bianco
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