Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

• \ XLII P.-J. PROUDHON nouvelle étude qu'il publia en 1861, sous ce titre ; La gue1~re t la paix. Cet ouvrage où, heurtant de front une foule d'idées jusqu'alors acceptées sans examen, il se prononçait pol1r la première fois contre la restauration d'une Pologne aristocratique et cléricale, et contre l' établissen1ent d'un gouver- nement 11nitaire en Italie, lui suscita t1ne foule d'ennemis. La plupart de ses an1is, désorientés par son a:ffirmation catégorique d'un droit de la force, lui .Srent savoir qu'ils désapprouvaient l1at1tement sa nouvelle publication. Vot1s le voyez, disaient triomphalement ceux qu'il avait toujours co1nbattus, cet homme n'a jamais été qu'un sophiste. (~onduit par ses études antérieures à tout rame- 11erà des questions de droit, Proudl1on se cle1nande, dans la Gite1~ 1 re et la Paix, s'il y a un droit réel dont la guerre est la revendication et la victoire la démonstration. Ce droit, qu'il appelle brutalement le droit du plus fort ou droit de la farce, et qui n'est en définitive que le droit du plus valant à la préf érence dans certains cas détcrminés , existe, dit Proudho11, indépendam1nent de la guerre. Il ne peut ètre légitimement revendiqué que dans les cas où la nécessité exige de toute évidence la subordi- nation d'une volonté à une autre, et dans les limites où il existe, c'est-à-dire sans jamais pouvoir entra1- ner l'asservissement de l'un par l'autre. De nation à nation, le droit des majorités, qui n'est qu'un BibliotecaGino Bianco

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