Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
COIUm&P.eNDANGE dont j'espère qu'il sera satisfait; je suis moins disposé que jamais à taire ce qui me semblera la vérité; mais je veux que le pouvoir me connaisse et me laisse en repos. Il faut que j 'aie des protecteurs dans les hautes régions du gouvernement. J'achèverai cette année l'ouvrage de jurisprudence criminelle que j 'ai commencé pour un magistrat de la Seine; pu.is je continuerai mes Mémojres. Le succès de mes publications, sans étre brillant, est tel que je pou- vais l'espérer ; inconnu à la presse et aux confréries littéraires et politiques, ~ans partisans, sans pròneurs, sans amis, sans publicité, je perce peu à peu; mes brochures se vendent, et mon libraire ne parait point mécontent. Enfm le pouvoir me fait l'honneur de me regarder comme l'un de ses plus dangereux ennemis; en quoi, assurément, il se trompe. - Du coté du peuple, je su.is vu avec plus de défiance que de sympa- thie ; les petits journaux d'ateliers me montrent assez • de mauvais vouloir ; les communistes me jugent déjà trop savant pour eux, et me regardent com.me une espèce particulière d'aristocrate; tous profitent de mes idées sans me témoigner de reconnaissance. Comme je n'ai jamais souhaité la popularité, je ris de ces petites jalousies de meneurs politiques, et m'en trouve plus à l'aise. Des propositions de coopérer à certaines revues m'ont été faites. J e les accepterai le plus tard possible. Enfin, Monsieur le Secrétaire perpétuel, les preuves que j 'ai faites suffisent déjà pour me faire rechercher, et les ouvrages que j'ai sur le chantier me permettent de vivre encore longtemps de mon travail littéraire, en attendant que je m'arrange autrement. Je vous prie de présenter mes respects et ma recon- Bibli0teca Gino Bianco
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