Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
,, DE P.-J. PROUDHON. 349 posent eneore, et qui parait inexpugnable. L' avenir en décidera. Permettez-moi maintenant, Monsieur le Secré- taire perpétuel, de vous donner quelques détails sur ma condition actuelle. Votre bonté pour moi, vos inquié- tudes vraiment paternelles, me donnent droit de penser que vous vous intéressez toujours à ce qui me regarde. Après avoir couru le plus grand danger du c6té du pouvoir, par suite de mes deux Mémoires, l'orage s'est ealmé un peu, et je me trouve aujourd'hui dans une pleine sécurité. Il n 'y a pas plus de trois semaines que j 'étais encore sous le coup d'un mandat d'arrèt, et celà non plus pour délit de presse, mais pour cri1ned'attentat. M. Blanqui fut deux fois mon ange de salut : la pre- 1nière près de M. Vivien , ministre de la justice, la seconde près de M. Cunin-Gridaine, ministre du com- n1erce. M. Blanqui lui-mème avait été dénoncé par le préfet de police con11ne conspirateur. Il me dit qu'en englobant tout le monde dans ma doctrine j'avais fait . croire aux monopoleurs qui assiégent le pouvoir, qu'il · existait un vaste complot, et que cette ridicule terreur avait mis le feu aux poudres. Je répondis que je ne regrettais qu'une chose, c~était de n'y avoir point fait entrer les ministres et le Code civil. Enfin, tout s'est apaisé. M. Blanqui a déclaré que je n'étais justiciable que de l'Académie des sciences morales et politiques, et que, bien qu 'il ne partageat pas ma manière de voir, bien qu'il m'eùt réfuté le premier, avant que le ministre connut l'existence de mon ouvrage, il prendrait lui- 1nème ma défense devant la cour d'assises, si l'on me faisait un procès. Ensuite il a expliqué que je n'étais point du tout ce que l'on pouvait croire, etc. J e vous adresse un exemplaire de mes deux Mémoires à M. Duchatel, 111inistrede l'intérieur, avec une lettre Biblioteca Gino Bianco
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