Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
• 306 CORHESPONMNCE dogmatique, l'application et le style. Il :faut que je donne des idées à un hom1ne qui n'en a pas, et un corps à ces idées. Puis~ n'étant pas maitre de.mon sujet et de ma pensée, il faut que j'écrive des ébauches .informe~ que j'entends critiquer avec beaucoup de franchise, c'est-à-dire de vivacité, quelquefois d'incompétence, e.e qui me fatigue et me lasse. -Cependant je dois dire, à la louange de mon mait1"e et de ses conseils, qu'ils ont tro11vé ingé- nieuses, excellentes n1eme, certaines idées capitales sur la philosophie de l'histoire, la judiciaire et la psychologie, et que maintenant on est à me pousser pour que j'y donne suite et que j'y ramène tout l'ouvrage. J'ai d'abord regretté (ce sentiment est de l'amour-propre, mais il est bien naturel) d'avoir livré de belles choses qui me pouvaient faire beaucoup d'honneur; mais j'en ai bientòt pris mon parti. Je me suis d'ahord reproché ce mouvement d'égoisme, en me disant que les vérités à découvrir étaient infinies, et que je n'avais qu'à tra- vailler pour moi comme je faisais pour les autres; puis j.eme suis promis d'exploiter plus tard le livre que je fais, et qui ne peut paraitre sous mon nom. Voici comment : Les doctrines historico-politiques qu'il renferme ne présentent rien au premier coup d'reil que de grand, J.e heau, de providentiel, si j'ose ainsi dire,. mais elles font partie d'une vaste étude sur le.s législations, étude qui aura pour .but la démonstration , sous des formes neuves, des principes que je défends. Or, l'ouvrage dont je vous parle, publié, J)roné comme il le sera, admis pour la plupart des choses, je regarde le public comme engagé, et je me repFésenterai à mon tour pour donner .le dernier 'mot de ce que mes juges ne v.oient qu'à demi. Biblioteca Gino Bianco
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