Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
• 302 . CORRES·PONDANCE tristes arnants; vous pensez hien que treize jours passés à courir les hois, les sapins, à cueillir la noisette, faire des parties en. chnr, en bateau et toujours en téte-à-tète, supposent des entretiens bien doux. Quand j'en ai fait l'ohservation, on n'a pas pu dissimuler ni se défendre. Quand j'ai dit que le ·pas était franchi depuis long- temps, on en est convenU:; bref, je tirais le rideau, parce que j'espérai.s sur le Bélieu, et que le conjungo couvre tout. Que faire? que dire à présent? Leur mal- .heur est très-grand, plus grand que je ne l'ai exposé •. dans ma lettre; car hien loin d'avoir exagéré les choses, j'en ai dissimulé une partie. J'ai voulu étre vrai sans offenser ni avilir. Pour la première fois, je me trouve heureux d'ètre loin de mon pays, de ma famille, de nos affaìres, de mes amis; je serais, je l'av-0ue, dans un continuel en1barras au milieu de cette communauté de lacheté et d'igno1ninie. Mon départ de Paris est fixé au 'l cr aoùt; j 'y dois aller prendre deux mois de repos et revenir à mon chantier; j'espère qu'alors tout sera fini ou par le mariage ou par une bonne rupture entre e-es cleux personnes que j'ai aimées l'une et l'autre, que j'ai obìigées tant que j'ai pu, que j'ai conseillé~, défendues, excusées mille fois, et qu'il faut que je méprise. J'ai _ ·mes défauts et mes -vices; mais il est un degr~ auquel je ne crois pas CfU8 je des.cende jarnais. Je me suis toujours défié de MmeL~*ff, et je ne crois pus l'avoir jamais bien eonnue. Elle le senfait, et ses attentions à jouer la naiveté et la franchise avec moi avaient été infinies. Elle m'a meme fait une partie de ses confessions, mais tout en m-eprenant pour confident, elle- me mentait encore; et, dans ses d'eux dernières lettres, elle m'a déguisé une· paTtie de la vérité. C'est ce que j 'ai vu par les vòtres. (:ette femme-là a pu ètre Biblioteca Gino Bianco
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