Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
SA VIE ET SON OEUVRE. XXXI démocratique et sociale. La présidence de Lamen- nais acceptée par les organisateurs, la Montagne s'était engagée à assister au banquet. La veille tout semblait convenu, lorsque le général Cavaignac remplaça le ministère Sénart par le ministère Du- faure-Vivien. La Montagr1e, interpellant le Gouver- nement, proposa un ordre du jour de confiance pour le ministère ancien, et implicitement de défiance pour le ministère no11veau. Proudhon s'était abstent1 de voter sur l'ordre du jour. La Montagne déclara c1u'elle n'irait pas au banquet si Proudhon y assis- tait. Cinq 111ontagnards, Mathieu, de la Drome, en tete, vir1rent le signifier r11e Montmartre aux bu- reaux provisoires dt1 journal le Peuple. Le citoyen Proudhon, dirent-ils aux organisateurs en présence de celui-ci, a trahi la cause républicaine en s'abste- nant de voter aujourd'hui sur l'ordre du jour de la ]1Iontagne. Proudhon, violemment interpellé, com- mença par se défendre en rappelant, d'une part, comment il avait été traité par le ministre tombé, d'autre part la conduite impa.rtiale tenue envers lui en 1840 par M. Vivien, le nouveau ministre. Il atta- qua ensuite la Montagne en disant à ses délégués qu'elle ne cherchait qu'un prétexte, et qu'au fond, malgré toutes ses protestations de socialisme dans des conversations particulières, soit avec lui, soit avec les organisateurs du banquet, elle n'avait pas le courage de se déclarer publiquement socialiste. Biblioteca Gino Bianco
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