Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 297 -conclue. D'économiste que j'étais, me voilà devenu cri- minaliste. Je vais travailler de chambrée avec un ma- ~gistrat de Paris, qui a envie d'ètre député, et qui désire se recommander par un bon ouvrage ; la philosophie va encore agir sur les esprits d'une manière nouvelle . .J'ai affaire à un brave homme, qui a pleine confiance en moi, et qui, sauf quelques misères auxquelles il at- tache beaucoùp d'importance, me laissera exposer une partie de mes idées. J'apprendrai donc ici des choses nouvelles, un peu de pratique; je me frotterai un peu plus au monde et je gagnerai quelque argent. À dater du 8 février, je serai installé chezmon patron, rue Saint- Benoit (derrière la rue Saint-Germain-des-Prés) n° 18. J'achève en ce moment ma lettre à Blanqui sur la • .Propriété; elle s'imprimera à part et formera un deuxième Mémoire, d'environ 100 à 120 pages. Désormais, je pu- blierai par brochures mes nouvelles élucubrations ; .autrement, je paraitrais à de trop longs intervalles. J'attends le plus heureux effet de cette lettre, sur le public et sur les hommes du pouvoir; j 'y rends compte de ma conduite, de mes sentiments, j'avoue mes torts . (si qur,esunt); puis je reprends la question d'un point •de vue tout nouveau. Sous le rapport de la logique, je crois que je n'aurai encore rien fait d'aussi bien; dans un mois tu en jugeras. J'ai tellement confiance dans la -.certitude de mes principes et dans la droiture de mes intentions, que je ne désespère pas d'obtenir un jour ,une mission quelconque du pouvoir, servaservandis hien entendu. Tous nos amis te saluent et reçoivent avec plaisir de tes nouvelles. Je t'emhrasse. P.-J. PROUDHON. Biblioteca Gino Bianco

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