Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
• DE P.-J. PROlTDHON. 293 :a 'égala la mienne; je puis dire que la cause en est tout entière à cette habitude de ne voir en mes efforts d'autre fin que le bonheur de plaire aux Francs- Comtois, comme les ascètes ne faisaient rien qu'en vue de Dieu. De là ma confiance qu 'il me suffit de bien faire, et que l'Académie s'occupera de mes intérèts; de là cet esprit d'imprudence et d'inhabileté que vous avez relevé dans 1na défense, et que vous eutes autre- fois tant de peine à faire disparaitre de mon Mémoire de candidature. En tout cela,. Monsieur le Secrétaire perpétuel, je vous dois plus qu'à personne, et je ne puis plus vous remercier, car vos bontés dépassent toutc reconnaissance. Il est vrai que l'appréhension dB me voir retirer la pension et la bienveillance de l'Académie m'ont fait renouer une négociation entamée précédemment avec :moi de la part d'un 1nagistrat de la Seine, et que j'avais d'abord écartée, préférant six mois de travail libre à six mois de profit; d'économiste que j 'étais, je suis {levenu criminaliste. M. x~E**, gendre de M. le pair de France S***, m'a fait des propositions honorahles. Le sujet de l'ouvrage qu'il médite m'ayant agréé et ren- trant dans mes études, je les ai acceptées. M. X*** eonnait mes opinions, ne les partage pas, mais ne s'en ~:ffraiepas ; il ne voit en moi que l 'honnète homme, l'homme de travail et de méditations. Je compte ren1- plir ses vues au delà ·de son espérance ; mais cepen- dant, Monsieur le Secrétaire perpétuel, ce n' est pas pour moi que je travaille, puisque ce n'est que pour mon intérèt, et c'est l'Académie qui en est cause. Tout cela me contrarie, m'exténue, me ferait mourir, si une pareille tourm~nte se prolongeait. Il ne sera question de réimprimer mon livre qu'après que j'aurai présenté Biblioteca Gino Bianco •
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