Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
DE P.-J. PROUDHON. pour une approbation du système actuel et pour une espèce de rétractation de mes pensées. Juger le présent et l'avenir est très-différent d'approuver ou de blamer .. Je pense donc, en somme, que la :France est déchue, qu'elle glisse doucement sur la pente de sa déchéance, que personne n'a la volonté de remédier au mal, et que les moyens de salut du National, la dictature, la vio- lence, la guerre, sont faits pour nous achever. P]acés entre des Marrast et des Girardin, divisés en une classe bourgeoise supérieure, corrompue et épicurienne, et des masses quasi-lettrées, tout est danger, tout. est germe de mort pour nous. Si une guerre avec l'Europe écla- tait, nul doute que l'issue n'en fut la ruine et le démem- brement de la France. L'Alsace rentrerait dans la Con- fédération germanique; les Pays-Bas retourneraient à ìa Hollande ou. à la Belgique ; la Franche-Comté for-- merait un canton suisse, et nous laisserions faire, mon cher monsieur Guillen1in. Quand les opinions sont divi- sées et que les intérèts en dépendent, il doit arriver que les uns ne veulent point patir des conseils des autres, et c'est ce qui déterminerait promptement la résignation d'une partie du peuple. Appréciant les choses de ce point de vue, que puis-je cspérer, direz-vous, de ma philosophie? J e_tache d'abord de dire vrai; peut-ètre en restera-t-il quelque chose. Bonjour, monsieur Guillemin. P.-J. PROUDHON. BibliotecaGino Bianco
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