Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

!90 CORRBSP0NDANCE d'aller en prison si je réimprimais mon ouvrage. Nous allons donc prendre un biais, et, puisque nous ne pou- vons passer par la porte, nous tacherons d'escalader la fenétre. Je vous demande pardon de vous parler si longtemps de mes affaires; mais, depuis que vous étes pour la seconde fois mon créancier, elles vous touchent néces- sairement, et j 'ai tout le monde con tre moi. Ma Propriété a fait ici du va carme; il pleut des Défenses du droit de propriété qui sont à mourir de rire; je vous en donne- rai le divertissement dans ma prochaine brochure, que je compte vous envoyer d'ici à un mois. Il faut frapper ferme, mais en riant; e'est le seul moyen de ne rien craindre. J e v~is donc faire un peu la comédi~. Vous savez que le pourvoi de·MmeLafarge a été rejeté. Son défenseur Raspail, radversaire d'Orfila, est aujour- d'hui un homme coulé dans l'opinion publique; Orfila l'a convaincu, dans un Mémoire que j 'ai lu, plus de qua- rante ou cinquante fois de mensonges, item de calomnie, item d'ignorancedes faits du procès, item d'ignorance en chimie. Le bruit court ici, et une personne de Limoges ·qui se prétend bien informée l'a affirmé à quelqu'un de ma connaissance, que la Lafarge était grosse. C'est comme la duchesse de Berri. Ne dites pas cela à Micaud. Ce qui est sur, et tout le monde le sait à Paris, e'est qu'étant jeune fille elle: avait des rendez-vous galants. Fiez-vous aux tétes romantiques. Je ne sais pas si l'on croit à Besançon à la guerre, à la révolution, etc. lei ron ne croit plus à rien, et l'on .agit en conséquence. On danse, on jouit, on fait l'amour. J'ai exprimé à Micaud dans deux lettres que je ne croyais plus à la proximité d'un changement dans l'ordre des choses; j'ai bien peur qu'il n'ait pris cela Biblioteca Gino Bianco •

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