Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

. . DE P .-J. PROUDHON. 2sa méme Académie qui aujourd'hui m'incrimine peut dans dix ans me récompenser. J e connais quelques-uns de vos successeurs. Eh bien l Messieurs, si vous me condamnez, déjà ils se promettent de casser votre jugement. Je dois à l'Académie de Besançon le peu que je sais, je me plais à le reconnaitre, et mon habituelle pensée est de lui devoir toujours davantage; rien, jamais, ne saurait altérer les liens de vénération et d'amour qui m'attachent à cette illustre compagnie, et par elle à la Franche-Comté. Je vous dois aussi beaucoup, à vous, hommes acadé- miciens, et, si je ne l'oublie pas, pouvez-vous sérieu- sement songer à éteindre en mon coour ce souvenir? Car enfin, Messieurs, me retirer le titre que je tiens de votre élection, c'est me donner acquit de reconnais- sance. Mais non, non, vous n'userez point envers moi d'une rigueur dont le scandale, n'en doutez pas, Messieurs, retomberait sur vous seuls ; vous ne flétrirez pas d'un hlame public un homme que sa conscience aurait déjà consolé d'une absurde punition. Vous, me punir l et de quoi? De mon incapacité? Ce motif me serait nouveau, j e l' avoue. - De mes moours? J e vis à Paris avec moins de huit cents francs par an ; ma moralité vaut mieux que la pension Suard.-D'avoir négligé ma fortune pour faire un livre que je n'ose qualifier devant vous, puis- qu'il a le malheur de vous déplaire? Alors, Messieurs, vous pensez qu'une vie comme la mienne n'a pas été. suffisamment éprouvée et qu'elle manque de quelqu.e chose. Ne pouvant étouffer le passé, vous m'oterez six mois de yie, vous étoufferez autant qu'il est en vous ma pensée, vous donnerez à mon oouvre la consécration de l'injustice ... Je fuis, je repousse un honneur brigué Biblioteca Gino Bianco I ,,

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