Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
.. DE P.-J. PROUDHON. 281 Jusque-là, je persiste à regarder mon reuvre comme utile, sociale, digne de récompense et d'encouragement. Mais ce n'est pas ici le lieu d'indiquer les lumières que les hommes chargés du gouvernement pourraient en tirer pour l'administration de la chose publique. Pour moi, je sais une chose : les peuples vivent d'idées absolues, non de conceptions approximatives et partielles ·; don e il faut des écrivains qui définissent les principes ou qui, du moins, les épurent au feu de la controverse. Telle est la règle : l'idée d' abord, l'idée pure, l'intelligence des lois de Dieu, la théorie; la pra- tique suit à p~s lents, circonspecte, attentive à la suc- cession des événements et fidèle à saisir, sur le méridien éternel, les indications de la Raison supréme. Ainsi, fort de mes intentions, certain d'avoir contri- hué à la connaissance du vrai, j 'attends sans impatience, du temps, la justice qui m'est due, et je dédaigne cette hypocrite et calomnieuse accusation d'avoir, par un écrit incendiaire, provoqué... Quoi 1 seriez-vous done institués pour juger les délits de presse, Messieurs? ... Vous pouvez vous déshonorer par un abus de pouvoir, mais je ne contribuerai pas à votre honte en reconnais- sant votre compétence. Proscrivez ma personne et mon livre; un jour peut-etre le pouvoir, quel qu'il soit, m'honorera. Mon caractère connu me recommandera seul; je n'aurai pas besoin de changer de conduite ni de . max1mes. Je veux maintenant répondre brièvement à quelques reproches secondaires qui m'ont été adressés. I. On a censuré amèrement le ton de mon livre. A cet égard, je ·ne me repens que d'une chose, et je n'ai pas attendu les observations de l'Académie pour faire · amende honorable à qui de droit : c'est d'avoir montré Biblioteca Gino Bianco I
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==