Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

2V8· OORRESPONI>ANCE se 80?l:t- présentés, qui ont prétendu concilier Ies deax opinions en les synerétisant ; ils ont échoué eomme tous les juste-milieux du m-0nde, et l'on s'est moqu.4 d,eleur éelectisme. Maintenant, l'alarme est au camp de· la vieille doctrine ; de tous còtés il pleut des JJéfenses <le la propriété, des Études sur laJYtopriété, des Pkéories àe la pro_priété, dont chacune donnant le démenti aux autres peut étre regardée camme une plaie faite à la propriété. . Les ressot1rces ordinaires du droit ne suffisant plus, on a consulté la philosophie, l'économie politique, les faiseurs d'hypothèses; tous les oracles obtenus ont été désespéran~s. Les philosophes ne sont pas plus clairs aujourd'hui que du temps de l'efflorescence éclectique; toutefois , après leurs mystiques apophthegmes , on distingue les mots de progrès,d'unité, d'association, de communion, de solidarité, de fraternité, qui certes n'ont rien de rassurant pour les propriétaires. L'un de ces philosophes a mème fait deux gros livres où il démontre par toutes les religions, les législations et les philoso- ph.ies, que l'égalitédesconditions est la loi de la société. · Il est vrai que cet écrivain adniet la propriété; mais, comme il ne s'est point embarrassé de dire ce qu'est la propriété dans l'égalité, on peut hardiment le ranger • parmi les antagonistes du droit du domaine. Les philo- sophes auront toujours le privilége de faire naitre les difficultés et de ne jamais les résoudre. Les économistes conseillent d'associer le capital et le travail. Allant au fond de leur doctrine, on ne tarde pas à s'apercevoir qu'il s'y agit d'absorber la propriété non plus dans une association, mais dans une commu- nauté universelle et indissoluble. En sorte que la con- dition du propriétaire ne différerait plus .de celle de Biblioteca Gino Bianco •

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