Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

, j 276 CORRESPONDANCE ayant presque toujours pour objet des intérèts maté- riels, touchent toutes, de près ou de loin, à des questions d'impot ou de salaires. Or, le peuple, instruit de longue main par ses journaux, par ses spectacles, par ses chansons, par ses économistes, sait aujourd'hui que l'impòt, pour étre équitablement réparti, doit étre pro- gressif et s'attaquer surtout aux riches; qu'il doit porter sur les objets de luxe, etc., etc. Et comptez que le peuple, une fois en majorité dans la Chambre, ne se fara pas faute d'appliquer ces leçons; déjà nous avons un ministère des TRA v AUX PUBLICS ; viennent les ateliers nationaux et, par une savante d.érivation, l'excédant du revenu du propriétaire sur le salaire moyen de l'ou- vrier, emporté par la taxe du percepteur, ira s'engouf- , f rer dans la caisse des travailleurs de l 'Etat. Voyez- vous d'ici, Messieurs, la propriété réduite peu à peu, camme la noblesse d'autrefois, à n'etre plus qu'un titre nomina!, une distinction honorifique? Pas une école aujourd'hui, pas une opinion, pas une secte qui ne rève de museler la propriété. Nul ne l'avoue, parce que nul encore n'en a conscience ; trop peu d'intelligences sont capables de saisir spontané- ment et de plein saut cet ensemble de causes et d'effets, de principes et de conséquences, par lequel j 'essaie de vous démontrer la disparition prochaine du droit de propriété; d'autre part, les idées qu'on s'en forme sont trop divergantes et mal déterminées. Ainsi , dans la région moyenne et basse de la littérature et de la phi- losophie, aussi bien que dans le vulgaire, on s'imagine que, la propriété abolie, nul ne jouira du fruit ·de son travail; que personne n'aura rien en propre; qu'une con1munauté tyrannique s' établira sur les ruines de la famille et de la liberté. Chimères , qui soutiennent Biblioteca Gino Bianco •

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