Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

268 CORRESPONDANCE Je concevais pour l'avenir le sérieux projet d'associer I'Académie à tout es les publications que j e prépare, et dont l'age et l'expérience amélioreront l'exécution; je ne désespérais pas méme de voir un jour à ce corps savant les yeux dessillés sur ma P?"opriété. Aujourd'hui, je reconnais qu'après m'avoir abandonné l'on se pré- pare à me flétrir, et comme si l'on se souciait réellement de m'amener à un changement d'idées, on me fait passer des ordres et des menaces. A une résolution prise d'avance, je réponds par une inébranlable résolution; je désobéis aux ordres et je brave les menaces. Pour vous, Monsieur le secrétaire perpétuel , j 'ai toujours cru à votre amitié; j'y crois bien fermement aujourd'hui, je vous le jure, quand je songe que vos étranges idées sur une matière qui n'est point de votre ressort n'ont pas altéré vos sentiments pour moi, et que ce que vous appelez ma faute ne vous arrache que des plaintes et pas un reproche. Vous me rappelez un propos que j'aurais tenu, et vous gémissez que je l'aie sitot oublié. Il faut 1néditer, disais-je, dix ans avant d'écrire. Je médite, Monsieur, depuis mon année de troisième en 1825, et j'ai commencé d'écrire en 1840. J'ai triplé les épreuves d'un pythagoricien. Mais que pourrais-je vous dire qui ne vous parut point dicté par un orgueil obstiné, par la folle gloire de me créer des embarras ? J' allais gager que la moitié du siècle ne serait pas écoulée que quelqu 'un réclamerait pour la Franche-Comté la priorité de la théorie du droit de possession. C'est un sujet sur lequel nous ne pouvons plus nous entendre .. Vous verrez par la lettre ci-jointe comment je sais distinguer d'une société les hommes qui la composent; j e crois devoir ici vous rappeler que j e ne sais pas. Biblioteca Gino Bianco

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