Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
XVIII P.-J. PROUDHON courtisans ? As-tu une table somptueuse, une femme fringante, de l'or à répandre pour les attirer à ta suiLe? As-tu de la gloire, des honneurs, du crédit, pour que ta connaissance puisse captiver leur vanité, leur or- gueil? Non, tu es pauvre, obscur, délaissé; mais obscur, pauvre, délaissé, tu asun ami, et un ami qui_ sait toutes les obligations que ce mot impose aux gens d'honneur, quand ils osent le prendre. Cet ami, c'est moi; mets-le à l'épreuve. GUSTA VE F ALLOT. Il nous paraìt résulter de cette lettre qt1e si, à cette époque, Proudhon avait dBjà manifesté aux yeux d'un an1i clairvoyant son génie chercheur et investigateur, c'était bien plus dans l'ordre des questions philosophiques que dans celui des ques- tions économiques ou socialesJ Devenu prote dans la maison Gauthier et Ci 0 , qui exploitait à Besançon une imprimerie considérable, il y corrigeait les épreuves d'auteurs ecclésiastiques, de pères de réglise. Comme on imprimait une bible, une J 7 ulgate, il fut conduit à faire des com- paraisons avec les traductions interlinéaires d'après l'hébreu. (< C'est ainsi, dit Sainte-Beuve, qu'il apprit l 'hébreu seul, et, comme tout s'enchainait dans son esprit, il fut amené de la sorte à des études de linguistique comparée. Comme la maison Gautbier publiait quantité d'ouvrages de patristique et de tbéologie, il en vint également par ce Biblioteca Gino Bianco
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