Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

DANS LES TRANCHÉES FRANÇAISES EN BELGIQUE 67 lettes d'arbres, décapités, déchiquetés, abattus sur le sol, à demi plongés dans l'étang vaseux. De temps à autre, une fusée lumineuse monte au ciel, jette un éclat brusque et de ce paysage de mort fait une eau-forte à tenter un Redon ou un Brangwyn. · Chemin faisant, notre petite troupe en kaki rencontre des soldats bleu horizon, qui, dans la chaude splendeur de cette nuit d'août, ressemblent à des ombres élyséennes : ce sont des territoriaux, des « pépères », des homrries de plus de quarante ans, dont la seule présence, dans cet enfer, est une émouvante leçon pour les peuples, moins militaires, qui hésitent à mettre en ligne leurs gens mariés, beaucoup plus jeunes. Comme si le fait d'avoir une femme, d'avoir des enfants, n'était pas des raisons de plus pour défe_ndreou pour libérer son pays! Quels soldats admirables que ces Français, sobres et gais, contents de peu, satisfaits quand ils ont, à peu près régulièrement, le pain, le vin et la viande - la boule, le pinard, la bidoche - et qui savent mettre au service du moral le plus intrépide des merveilles d'intelligence et d'ingéniosité. D'autres, certes, peuvent être aussi courageux. Nos Belges se sont trouvés être d'excellents soldats. Les tommies anglais ne le cèdent à personne, pour le courage et la ténacité. Mais ce n'est pas faire tort à ces vaillants, moins préparés à la guerre, que de B b iotec :1 G1'10 B a'l,O 1 1 1

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