Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

SUR LA LIGNE DE FEU bile. Depuis que deux tireurs belges, aussi adroits que lui, sont spécialement attachés à sa personne, il ne donne plus signe de vie. Mais, pour un M. Fritz qui ne se montre pas, dix autres le remplacent, et, à certains points de la ligne, la fusillade, surtout la nuit, ne cesse guère. Parfois aussi l'artillerie s'en mêle. Nous étions arrivés, un certain soir, au point de contact des Français et des Belges. Ici, le dernier des soldats belges, et, à ses côtés, coude à coude - symbole vivant de leur fraternité d'armes - le premier soldat français, qui se trouvait être, du reste, un joyeux tirailleur algérien_. Comme nous allions entrer dans le << boyau franc6-belge » pour regagner notre auto, on nous prévint qu'à 5h 3o il y aurait un tir d'artillerie violent : « Soixante avions belges, anglais et français vont partir pour jeter des bombes dans les cantonnements ennemis, et notre artillerie va les appuyer. » A l'heure dite, en effet, la canonnade commença et, toutes les batteries entrant en action, leurs détonations se succédèrent de·plus en plus près. Dans le ciel les éclatements des shrapnells allemands m~quaient la place des avions, à peine visibles eux-mêmes. Comme nous étions exactement entre les batteries françaises et les positions bombardées, les obus de nos amis nous passaient en sifflant par-dessus la Ü c11otec l Gi'10 B a1c 0

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