Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

UN MOINE GUERRI~R <•> Je suis allé, ces temps derniers, en West-Flandre, un pauvre pays de brumes et de marécages, arrosé de sang, semé de ruines. De Nieuport à Ypres, les tranchées belges et françaises en marquent la frontière. Devant elles, une large zone d'inondation leur sert de fossé. Au dix-septième siècle, quand ils se battaient dans les mêmes régions, les soldats de Maurice de Nassau appelaient cette guerre la guerre des grenouilles. Les choses n'ont pas changé. Aujourd'hui, comme alors, on se dispute une grenouillère. Sauf sur quelques points, où il y a des ponts, les armées ennemies sont séparées par deuxkilomèLres d'eau ou de houe. Des fermes ou des hameaux ruinés émergent, de place en place. On y a établi des avantpostes. La plupart sont inaccessibles le jour, à cause de la mitraille. Mais on s'y rend la nuit, pour la relève des troupes ou leur ravitaillement. Pendant que j'étais à P ... , des officiers se p~oposèrent de visiter l'un de ces avant-postes, à l'extrême pointe des lignes belges: ( 1) Journal, 8 avril 1!)15. Bib11otec:aGino Bianco

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