L'INTERNATIONALE la parole du premier ministre de France fasse écho à la parole du premier ministre de Grande-Bretagne. Mais Jaurès n'est plus, son cadavre sanglant gît sur le seuil de cette épouvantable guerre. Il est mort en même temps que la paix, et ceux qui l'ont tué ont cru qu'ils en avaient fini avec lui, comme ceux qui ont déchaîné la guerre ont cru qu'ils en avaient fini avec l'Internationale. Quelle illusion 1 quelles erreurs 1Jaurès n'a jamais été plus vivant, n'a jamais été plus grand qu'il ne l'est aujourd'hui. S'il était vivant, peut-être serait-il discuté, peut-être serait-il contesté : aujourd'hui', rien de tout cela. Il est au-dessus de chacun de nous. Il n'est pas un socialiste en Europe qui ne lui demande une consultation de conscience. Quant à l'Internationale, elle vit, elle vivra plus grande et plus belle le jour où, après cet abominable cauchemar, ayant connu tous les maux de la guerre, les peuples aspireront plus ardemment à la paix. Quelques mois avant que le conflit n'éclate, Jaurès, Adler, les Autrichiens, les Allemands, les Anglais, s'étaient réunis à Bâle. Il y eut à la cathédrale une manifestation inoubliable où Jaurès fit, du haut de cette incomparable tribune, un appel au sentiment pacifique de tous. Il évoqua le chant de la cloche de Schiller : Viuos UO(!O, j'appelle les vivants; morlaos plango, je pleure les morts; fa/gara frango, je brise la foudre. Bib 1otecaG1'10 B a'1co
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