DEUXIÈME ANNIVERSAIRE DE;L'ASSASSINAT DE JAURÈS 223 traités par leurs propres camarades en ennemis du peuple. Keir Hardie est mort. Édouard Vaillant est mort. Notre Jaurès est mort. Il en est qui se demandent à tort si l'Internationale ouvrière et socialiste vit encore. Ses cadres subsistent. Ils sont quelques-uns en Hollande qui entretiennent le feu sacré malgré l'outrage et malgré la calomnie. Mais les membres de l'Internationale sont épars. Combien n'en est-il pas qui, dans la catastrophe, ont perdu ce calme que donne une fière conviction socialiste 1 Nous sommes aujourd'hui dans la pénombre des événements les plus tragiques qu'ait connus }'Histoire. Les peuples vivent accablés sous une effroyable superposition de fléaux : les rois sur les nations, la guerre sur les rois, la famine sur la guerre et la bêtise par-dessus tout. Faut-il s'étonner, dès lors, que des millions et des millions d'hommes dont l'âme est inquiète, dont la conscience est troublée, se tournent vers Jaurès et lui demandent : « Qu'aurais-tu dit? Qu'aurais-tu fait? » Eh bien ! à cette question nous sommes en droit de répondre avec la certitude que nous ne trahissons pas sa pensée. Il eût dit ce que nous disons, il eût fait ce que nous faisons. Il aurait lutté comme il a lutté toute sa vie, avec l'incomparable éclat de son action et de sa parole, pour la défense nationale et pour le rétablissement de la paix. B b 1ot G1 0 R 2'1C O
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==