LE DEUXIÈMEANNIVERSAIRE DE L'ASSASSINATDE JAURÈS <1 ) CITOYENNES ET CITOYENS, Au moment de vous parler de Jaurès, j'ai le cœur étreint par une émotion indicible. Le 3o juillet 1914 ! Il y a déjà deux ans, qui ont été les plus tragiques de notre vie à tous, et je revis, comme si cela datait d'hier, les derniers jours, les dernières heures, les dernières minutes que nous avons passés à ses côtés; notre séparation sur cette place des Sablons, ensoleillée, que quelques jours après devait parcourir l'armée allemande, et la séance du Bureau socialiste international où tous, tant que nous étions, venus de tous les pays de l'Europe, nous nous étions groupés autour de Jaurès, pour signer ensemble le dernier et le suprême appel à la paix. Où sont-ils maintenant, tous ces hommes? Les uns vivent en exil, les autres sont en prison. D'autres, pour avoir, après des hésitations tragiques que nous comprenons, libéré leur conscience, sont (1) Discours prononcé le 3o juillet 1916 à la cérémonie commémorative du Trocadéro. . 8 b11otec-a Gino B·anco
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