L'INTERNATIONALE Les choses allaient au pire. Belgrade était occupée. L'Allemagne était derrière l'Autriche. ~a Russie prenait parti pour les Serbes. Dans les milieux officiels, on tenait déjà la guerre pour inévitable. Tous, cependant, tous sans exception, nous espérions encore, nous voulions espérer contre toute espêrance. « Cette guerre, disait Adler, est une impossibilité morale. Elle ne peut pas se faire. Elle ne se fera pas. >> Et, au cours de la séance, Haase recevait et lisait un télégramme annonçant qu'à Berlin, à Hambourg, dans toutes les villes d'Allemagne, des foules immenses étaient debout pour protester contre la guerre. Jaurès, lui aussi, pensait que la balance de la destinée finirait par pencher en faveur de la paix. Il savait qu'en France on ne voulait pas la guerre. Ne nous disait-on pas, d'autre part, du côté allemand, que le Kaiser était pacifique, non par humanité, mais par crainte des conséquences? que Haase, deux jours auparavant, avait été mandé à la Chancellerie et qu'on lui avait tenu à peu près ce langage : « Vous manifestez en faveùr de la paix. Fort bien. Nous tenons à vous dire que nous voulons la paix, autant que vous. Mais prenez garde, par vos manifestations, de ne pas encourager des tendances belliqueuses en Russie ! » Nous ne savions pas, nous ne pouvions pas savoir à ce moment à quelle duplicité monstrueuse les dirigeants de l'Allemagne, inflexiblement résolus à Biblioteca G1'10 B.a'1ro
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