Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

196 L'INTERNATIONALE autour de nous à l'avance l'invasion de notre territoire ... Mais, me direz-vous, comment, dans ces conditions, les alliés futurs n'ont-ils pas été mieux préparés à la résistance? Pourquoi? Parce que, en même temps qu'il prenait ces mesures, le Gouvernement allemand s'efforçait d'endormir la méfiance de la Belgique. Lorsque le Kaiser vint à Bruxelles, il y a deux ou trois ans, il s'écria, dans la chaleur communicative d'un banquet, qu'il n'avait pas de meilleurs amis que les Belges. Il l'a bien fait voir ... Un peu plus tard, le roi Albert faisait, suivant la tradition nationale, sa joyeuse entrée dans la ville de Liége. On lui offrit une fête à laquelle assista un délégué de l'Allemagne, et ce délégué, qui prit la parole pour nous assurer, lui aussi, de l'amitié de son pays, c'était le général von Emmich, le même qui, quelques mois après, devait mener l'armée allemande contre Liége. Bien plus, le dimanche qui précéda la guerre, dans la matinée, le ministre d'Allemagne à Bruxelles fut interviewé par un de nos grands journaux. On lui demanda si la Belgique devait craindre quelque chose, il répondit : « Non, la maison du voisin brO.lerapeut-être, mais la vôtre sera épargnée. » Cela se passait le matin et, quelques heures après, le même ministre se rendait au département des Affaires étrangères et mettait la Belgique en demeure de se déshonorer ou de s'exposer à l'agression du césarisme germanique. Biblloteca G no Bianco

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