Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

r4o LA BELGIQUEOCCUPÉE ne pourrait nulle part ailleurs émouvoir nos âmes aussi puissamment que dans la pénombre du calme hôpital SaintJean. Mais nous pouvons en toute tranquillité étendre la main vers ses portraits des époux Moreel, à Bruxelles, et son sublime triptyque du Musée d'Anvers : les Anversois devront, aussitôt leur ville aux mains des Allemands, y renoncer à notre profit. Les créations de l'élève de Memling, Gérard David, se rencontrent fréquemment dans nos galeries, mais aucune de celles-ci ne peut se faire gloire d'une œuvre comparable au BapUme du Christ du Musée de Bruges ou aux deux tableaux avec l'histoire exemplaire du juge prévaricateur Sisammes. Qu'il serait beau, splendidement beau, que ceux-ci et leurs pendants « nés », les deux panneaux de Thierry Bouts, qui racontent la sentence inique de l'e_mpereur Othon, fissent l'éloge de la justice non plus aux habitants de Bruges, mais aux visiteurs de quelque galerie allemande! Ne croit-on pas rêver en entendant parler ainsi? Justice l sentence inique ! juge prévaricateur ! Et ceux qui parlent ainsi· ont commis une injustice vis-à-vis de notre pays que le chancelier impérial avouait lui-même au premier jour de la guerre. Ceux qui osent parler ainsi, c'est le Gouvernement prévaricateur qui a rompu avec la foi solennelle des traités. Ceux qui osent parler de sentence inique sont ceux-là mêmes qui ont porté contre notre pays la sentence de mort la plus inique que l'histoire ait connue. Ah! M. Schaefer, qui parle du martyr tenant le fer rouge devant l'empereur Othon, aurait dO. se souvenir d'un autre martyr, la Belgique qui tient le fer rouge de l'épreuve et qui le tiendra, 8 b iotec8 Gl!lO B a'lr:O

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