Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

116 LA BELGIQUEOCCUPÉE de quelque temps on les fit sortir et on leur déclara que, s'ils ne reprenaient pas le travail, on allait les embarquer dans des trains et les conduire en Allemagne. Les ouvriers répondirent: « Où est le train? Conduisez-nous. » Ils montèrent en wagon et, au moment où le train s'ébranlait, ils s'écrièrent : « Vive la Belgique! » Le train, pour cette fois, n'alla pas loin : il s'arrêta à Namur. Croyant avoir intimidé nos hommes, on les reconduisit à Luttre. Le lendemain, on les mit sur deux rangs et ils écoutèrent le discours que les autorités militaires allemandes avaient soufflé au directeur de l'arsenal. On leur demanda de travailler en leur disant que, s'ils ne travailla~ent pas, ils seraient faits prisonniers et envoyés en Allemagne. « Que ceux qui veulent travailler fassent deux pas en avant. >> Tous firent deux pas en arrière et crièrent de nouveau : (< Vive la Belgique! vivent nos soldats 1 >> Alors le directeur, qui leur avait conseillé cependant de reprendre le travail, fut mis en prison à Charleroi pour plusieurs mois; ses adjoints, ses collaborateurs furent également détenus, et cent soixante ouvriers de l'arsenal furent faits prisonniers civils et envoyés en Allemagne où on les a odic,usement maltraités. Voilà où nous en sommes, voilà le régime de travail forcé que la « Kultur >> allemande prétend imposer à la Belgique. Mais la brutalité allemande est impuissante contre l'obstination belge, et la résis .. Bib 1otec,:iG1rio B ariro

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