Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

94 LA BELGIQUE OOOUPÉE mitrailleuse. Les blessés qui se relèvent sont immédiatement abattus. Des gémissements se font entendre. Les soldats y mettent fin à coups de baïonnette. Le lendemain dimanche, un nouveau groupe d'hommes est arrêté, on leur fait prendre des pelles, ils enterrent près de 400 morts, ce sont les cadavres de voisins, d'amis, de parents; les femmes ont été emmenées devant cette fosse commune sur cette place entourée de maisons en ruine d'où s'échappaient encore de hautes flammes rouges et crépitantes. » Ltls mêmes faits se sont passés à Dinant, à Andenne, dans le Luxembourg, où des milliers de civils ont été fusillés. Quand nous rencontrons des familles de réfugiés en Angleterre, presque toutes nous disent qu'elles ont perdu quelques-uns des leurs. La dernière fois que je suis allé dans la partie de la Belgique occupée a~jourd'hui par les Allemands, 'j'ai échangé quelques mots avec la servante d'un de mes amis. Au moment où je la quittais, elle me dit avec cette résignation qui est presque déconcertante chez nos gens du peuple : « Dites à Madame que mon père, ma mère, mes deux frères et ma sœur ont été fusillés par les Allemands. » Et songez que ce peuple qui a tant souffert, qui a souffert tout ce qu'un peuple peut souffrir, n'avait rien fait, de l'aveu même de ceux qui l'ont frappé, pour mériter un pareil sort. B b 1ntecaG1'108 a'lco

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