Emile Vandervelde - La Belgique envahie et le socialisme international

LA BELGIQUE OCCUPÉE journée du 10 octobre, sur la route de Furnes à Dunkerque, 30.000 soldats de troupes de forteresse, débandés, la plupart ayant perdu leur sac et leurs armes, au milieu d'un peuple de réfugiés - plus de 80.000 malheureux - fuyant devant l'enva-. hisseur. L'armée de campagne cependant résistait, elle tenait les lignes de l'Yser, et, comme on savait quels efforts elle avait dô faire les jours précédents, on iui demandait de tenir seulement pendant - quarante-huit heures. Elle tint, en attendant des renforts: ils ne vinrent pas. Les jours passèrent, .elle tenait toujours. Le douzième jour, les Belges étaient encore dans les tranchées. Mais la force humaine a des limites et il semblait que cette fois l'heure avait sonné du fléchissement définitif. Nous étions à Ramscappelle et nous voyions les Allemands gagner du terrain d'heure en heure. Ils avaient passé l'Yser, ils venaient de traverser la ligne du chemin de fer et, sous une pluie d'obus, comme on en a vu depuis, mais de notre côté, cette fois, en Champagne ou à Neuve-Chapelle, ils préparaient l'attaque suprême contre le village. Je rentrai à Furnes avec l'impression que cette fois la défaite était inévitable. Mais, dès le lendemain, deux divisions françaises étaient sur la ligne de feu. La bataille de l'Yser était gagnée. L'ennemi était définitivement arrêté, et la grande armée des Alliés se préparait à livrer la bataille finale pour le droit, la liberté et la civilisation ! B"bl1Gteca Gl'1O B é;l'lCO

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