Il piccolo Hans - V - n. 20 - ottobre-dicembre 1978

mente povero in confronto al pretesto da cui scaturisce e, come suggerisce il modulo lirico-enfatico della scrit­ tura, il suo valore « premonitore » consiste tutto in una certa posizione della soggettività e del desiderio. E' quindi necessario, nonostante la sua estensione, ripro­ durre il passo integralmente. Par un effet du hasard, cet homme [Montriveau] l'avait intéressée la veille, car elle avait entendu raconter la veille une des scènes qui, dans le voyage de monsieur de. Montri­ veau, produisaient le plus d'impression sur les mobiles ima­ gination de la femme. Dans une excursion vers les sources du Nil, monsieur de Montriveau eut avec · un de ses guides le débat le plus extraordinaire qui se connaisse. dans les an­ nales des voyages. Il avait un désert à traverser, et ne pou­ vait aller qu'à pied au lieu qu'il voulait explorer. Un se.ul guide était capable de l'y mener. Jusqu'alors aucun voya­ geur n'avait pu pénétrer dans cette partie de la contrée, où l'intrépide officier présumait devoir trouver la solution de plusieurs problèmes scientifiques, Malgré les représentations que lui firent et les vieillards du pay,s et son guide, il en­ treprit ce terrible voyage. S'armant de tout son courage aiguisé déjà par l'annoce d'horribles diffi.cultés à vaincre, il partit au matin. Après avoir marché pendant toute une journée, H se coucha le soir sur le sable., éprouvant una fa­ tigue inconnue, causée par la mobilité du sol, qui semblait à chaque pas fuire sous lui. Cependant il savait que le len­ demain il -lui faudrait, dès !'aurore, se remettre en route; mais son guide lui avait promis de lui faire atteindre, vers le milieu du jour, le but de son voyage. Cette promesse lui donna du courage, lui fit retrouver des forces, et, malgré ses souffrances, il continua sa route, en maudissant un peu la science; mais honteux de se plaindre devant son guide, il garda le secret de ses peines. Il avait déjà marché pendant le tiers du jours lorsque, sentant ses forces épui,sées et ses pieds ensanglantés par la marche, il demanda s'i-1 arriverait bientòt. Dans une heure, lui dit le guide. Armand trouva dans son ame pour une heure de force et continua. L'heure s'écoula sans qu'il aperçut, meme à l'horizon, horizon de sables aussi vaste que l'est celui de la pleine mer, les pal­ miers et les montagnes dont les cimes devaient annoncer le terme de son voyage. Il s'arreta, menaça le guide, refusa 45

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