Il piccolo Hans - anno I - n.3 - luglio-settembre 1974

vant. Les larmes marquent, plus que n'importe quoi d' autre, la disparition, la destruction soudaine de l'univers connu auquel nous appartenons. Mais les rlarmes, de mème que le rire, présentent un caractère plus étrange. Et ce caractère plus étrange, j'aurai un peu de difficulté à en parler, parce qu'il n'est pas classiquement objet d'étude. Il y a, au delà des lar­ mes de la douleur, des larmes de la tristesse, des larmes de la mort, d'abord des , larmes de joie. Or, des larmes dc joie, à la riguer, on parle assez souvent. Mais, au delà des larmes de joie, il y a des larmes peut-ètre plus cu­ rieuses, et qui ne sont pas l'objet d'une appréhension habituelle. Je crois que les larmes montent aux yeux pour toutes sortes de raisons complexes. Je ne crois pas pou­ voir faire autre chose ici d'ailleurs que donner des indi­ cations dans le sens de ce que je veux dire. Il y a, je crois, des larmes de la réussite, qui sont extrèmement fréquentes. Evidemment, elles ne sont pas fréquentes à ce point que je ne sois pas, par exemple, curieux de savoir si tels d'entre vous n'ont pas une expérience concrète, n'ignorent pas les larmes de la réus­ site. Ce que j'appelle les larmes de la réussite, au fond je n'en sais rien; cela n'a pas été l'objet d'études confor­ mes à celles que l'on a faites, par exemple, sur le rire, au moins d'études que l'on connaisse. Par exemple, une réussite inespérée peut faire mon­ ter les larmes aux yeux, ou bien une chance tout à fait extraordinaire. J'en citerai un exemple, qui me surprend moi-mème, camme toutes les choses dont on ne parle généralement pas. Cela me surprend, mais je n'ai jamais pu, sans que les larmes me montent aux yeux, parler ou entendre parler d'un certain fait. Je connais quelqu'un qui, pendant la guerre, était officier à bord du Hood, à peu près jusqu'au jour de la catastrophe. Ce jour là, ou peut-ètre la veille, il s'agissait d'une différence de quelques heures, il est parti en mission dans une vedette, 98