Il piccolo Hans - anno I - n.3 - luglio-settembre 1974

que ìe rire a la faculté de suspendre une logique très serrée. En effet, lorsque nous sommes dans ce domaine, nous pouvons aussi bien garder garder des croyances sans y croire, et réciproquement nous pouvons savoir ce qu'en meme temps nous détruisons comme connu. J'ai repris ici le thème que j'avais développé la der­ nière fois lorsque j'avais parlé de jeu mineur opposé au jeu majeur. Il y a un rire majeur à còté d'un rire mineur. Je ne veux pas me borner à parler aujourd'hui du rire majeur, mais c'est toutefoirs à ce rire majeur que je me réfère essentiellement. Le mystère le plus curieux qui est donné dans le rire tient au fait que l'on se réjouit de quelque chose qui met en danger l'équilibre de la vie. On se réjouit meme là de la façon la plus forte. Je crois que d'ailleurs c'est le cas ou jamais de re­ présenter qu'on ne peut pas considérer une question comme celle-là isolément dans le domaine du rire. En effet, la meme chose existe dans les larmes. Dans les larmes, il y a une ambiguité profonde. Tout le monde sait qu'il est agréable de pleurer, que l'on trouve dans les ,larmes une sorte de consolation, que sou­ vent meme l'on ne voudrait pas accepter, mais qui vous dépasse. Il y a quelque chose de grisant dans les larmes, comme il y a quelque chose de grisant dans le rire. Je crois qu'il ne me sera pas difficile de montrer que les larmes peuvent ètre considérées camme liées, de meme que le rire, à l'invasion de l'inconnu, à la suppression d' une partie de ce monde que nous considérons comme monde connu dans toutes les parties qu'on considère dans leur ensemble. Si quelqu'un meurt, par exemple, il est un fait que I'ordre connu de nous est profondément alteré, et que nous devons voir subsister devant nous, malgré nous, à ce que nous connaissons, quelque chose que nous ne connaissons pas, qui est par exemple la présence d'un mort, ou plus exactement l'absence du vi- 96

RkJQdWJsaXNoZXIy