Il piccolo Hans - anno I - n.3 - luglio-settembre 1974

à dire ceci. C'est que le rire, considéré comme je l'ai fait, ouvre une sorte d'expérience générale qui, à mon avis, est comparable à ce que les théologiens nomment théo­ logie mystique, ou théologie négative. Mais je dois ajou­ ter qu'à cet égard, il faut faire une différence: cette expérience, pour ma part, est non pas seulement négative dans certaines limites, mais totalement négative. Je dan­ nerai volontiers à cette expérience, et à la réflexion qui l'accompagne, le nom d'athéologie, formé avec l'a pri­ vatif, et le mot théologie. Si vous voulez, c'est une athéo­ logie dont la considération fondamentale est donnée dans une proposition comme celle-ci: Dieu est un effet du non savoir. Mais toujours est-il que, comme effet du non savoir, il est connaissable, comme le rire, comme le sacré. Cela me permet de représenter ceci, c'est que cette expérience en somme se situe dans le ligne générale des religions. En parlant comme je le fais, j'ai conscien­ ce non seulement de prendre une attitude religieuse an fond, mais encore de représenter une sorte de religion constituée. Il ne s'agit pas de fondation d'une religion. Non, il n'y a pas de fondation, puisqu'il n'y a pas de présupposition possible, qu'il n'y a qu'une expérience possible. Mais après tout, toutes les religions n'ont pas été fondées, les religions ont pu etre simplement des expériences constituant un dogme plus ou moins cohé­ rent, et souvent plutòt moins cohérent que plus. Je condu:riai d'ailleurs en représentant que je ne vou­ drais pas sous-estimer pour autant le caractère philoso­ phique de toute cette manière de voir. Tout d'abord, je tiens à représenter que cette manière de voir, en dépit de son caractère négatif, s'associe avec une sorte de né­ cessité à une philosophie positive, et que tout ce qu'elle peut ajouter à ce principe, au principe de la négation, c'est que la philosophie positive elle-meme n'est pas donnée pour celui qui se situe dans l'expérience dont j'ai parlé comme une sorte de nécessité, inéluctable, mais qu'elle 102