ELIZALDE - Les commencements d'un procès de democratisation politique en Espagne, ainsi que la rapide reorganisation de forces sociales d'orientation libertaire, ont creé des espoirsi que ces forces arriveraient à des réalisation autogestionnaires. Il y a une raison historique connue pour ces espoirs; les collectivisations revolutionnaires pehdant la guerre civile espagnole (1936-39) sont justement considerées camme une des réalisations eff ectives (par opposition aux simplement declaratives) plus developpées de participation ouvrière, et au meme temps d'autogestion communale locale, dans un système politique de notre siècle. Maintenant, avec un nouveau régime parlementaire qui a remplacé la dictature militaire imposée après la guerre civile avec l'appui nazifasciste, et dans une Espagne urbanisée et industrialisée, les vieilles racines sont à nouveau vertes, et leurs fruits son diverses et polemiques. Dans le présents débats sur l'autogestion dans l'Espagne actuelle, on peut differentier au moins quatre positions caracteristiques: a) le socialisme politique, avec des nuances differents selon les diverses parties, qui tachen de s'ensurer un mouvement syndical contròlé « d'en-haut », et qui emploient les idées autogestionnaires pour des propos electoralistes; b) le vieil anarcho-syndicalisme, aujourd'hui marginai après une reorganisation initiale qui permettait d'attendre mieux, mais qui est en tout cas relationné avec des fortes tendances autogestionnaires et de l'assembleisme-conseillisme developpées dant les mouvements ouvriers et populaires de l'étape de resistance anti-fasciste clandestine; c) un mouvement cooperatif très large, à des bases apolitiques, qui s'efforce de trouver ses propres principes dans cette transition de la dictature à la democratie characterisée par la crise de beaucoup d'entreprises, et la volonté ouvrière de créer des alternatives tant au socialisme d'était camme au capitalisme privé; d) differents groups autonomistes, de la jeÙnesse et de la contreculture, qui se marginent de la démocratie par une croissante abstention envers la vie politique, mais qui rejettent aussi le productivisme syndical ou cooperativiste, et qui cherchent aussi des forme de libération integrale fondées dans des conceptions ecologistes et post-industrielles. Cette comunication affirme que c'est cette dernière tendance qui est la plus proche de proposer une authentique alternative autogestionnaire. JOYEUX - L'idée d'autogestion, pour un temps considérée camme subversive et dangereuse pour le maintien de l'autorité, est aujourd'hui récupérée par le système et transformée en un mythe utilisé, camme d'autres, par ceux qui détiennent le pouvoir pour manipuler les consciences. En France, en moins de dix ans tous les grands partis de gauche et organisations syndicales ont abandonné le manque d'intéret et l'attitude soupçonneuse qu'ils avaient à l'origine pour l'autogestion, pour la faire figurer officiellement au nombre des « recettes » de leurs programmes. De telle sorte, l'autogestion n'est plus un objectif concret pour lequel lutter, mais elle est devenue un élément parmi d'autres de la propagande électorale et du jeu politique: lutter pour l'autogestion ne signifie plus essayer de la réaliser, mais voter pour !es partis qui s'en font !es champions et attendre qu'ils « prennent le pouvoir ». Ainsi la récupération de l'idée d'autogestion n'aura pas seulement servi à 245
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