Interrogations - anno V - n. 16 - ottobre 1978

FREDDY GOMEZ « La CNT considère que l'assemblée des travailleurs est le seul organisme souverain, c'est-à-dire celui qui est habilité à prendre les décisions. Notre alternative tend à renforcer, sans craintes ni réserves d'aucune sorte, la coordination de tous les travailleurs. Cette coordination doit partir des assemblées de section, de chantier, d'atelier, d'usine, de secteur, de zone, etc. qui designeront un ou deux camarades qui, mis en relation à leur tout avec d'autres camarades, élus eux-aussi en assemblées de section, etc. formeront une Coordination de délégués, organisme d'unité d'action, qui conférera à l'organisation des travailleurs plus d'efficacité dans la lutte et lui permettra de résoudre ses problèmes... Le syndicalisme révolutionnaire doit signifier entraide et solidarité, et non méditation ... Les comités confédéraux d'atelier et de section seront à tout moment attentifs et veilleront à la mise pratique de cette méthodologie ... ». Le caractère « assembléiste » de cette motion n'échappera à personne. Elle se situe plus, en effet, dans une trajectoire néocénétiste que dans une optique purement syndicaliste et témoigne, par là-même, des préoccupations d'insertion ouvrière de cette nouvelle CNT. Le plénum, néanmoins, fut dans l'ensemble assez décevant. Il ne parvint pas à profiter de l'opportunité offerte par la présente de délégations de toutes les régions et des deux « groupes » de l'exil pour réaliser un examen sérieux des crises internes qui agitaient l'organisation et présenter des alternatives susceptibles de modifier les choes. Il préféra louvoyer et faire comme si tout allait pour le mieux, en minimisant les véritables dimensions du problème. De la même façon, le plénum n'apporta rien de nouveau, rien de bien original en tout cas, sur des questions relatives tant à la situation politico-économique qu'à l'articulation CNT/Mouvement libertaire. On préféra rester dans le vague (23). En conséquence, rien de bien transcendant. (23) Ce plénum se pencha une fois de plus sur la question de l'exil et, une fois de plus, il ne chercha pas vraiment à la résoudre, préférant fuir le problème et, moyennant une motion de rigueur, attendre une autre occasion. La motion en question stipulait donc: « Pour être membre de la CNT d'Espagne, il faut vivre et travailler en Espagne. La CNT d'Espagne accepte la collaboration des camarades exilés, mais elle leur recommande, eu égard aux positions internationalistes de l'anarcho-syndicalisme, de s'affilier ou de créer des sections de l'AIT dans les pays où ils vivent et travaillent. Les problèmes de l'exil et 88

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