LOUIS MERCIER VEGA de départements de valeur nationale, assument les fonctions que remplissait autrefois un patron de l'industrie privée. En d'autres termes, il serait possible d'avancer que la technocratie ne peut naitre que là et quand la prévision peut influer sur la conduite de l'organisation, alors que la bureaucratie ne peut etre qu'administration. Mais l'une ne peut vivre sans l'autre dès lors que le changement est inéluctable ou en cours. De par la dimension des problèmes qu'elle doit envisager, et de l'interaction qui conditionne les grands ensembles qu'elle conduit, la technocratie est amenée à prendre une vision générale des situations et tendances, à confronter ses appréciations et projets avec ceux des technocraties fonctionnant de par le monde, à user d'un langage qui est à la fois international et propre à sa méthode particulière d'aborder les problèmes. Alors que les bureacraties sont davantage collées au quotidien et aux conditionnements sectoriaux. Par vitesse acquise, il est courant de rattacher technocrates et bureaucrates aux « classes moyennes », alors que les critères portant sur les revenus réels d'une part, sur l'exercise du pouvoir d'autre part, permettraient de les situer dans un meme ensemble sociétaire mais à des niveau nettement différenciés. La fonction évaluée par rapport à une hiérarchie est rétribuée suivant des barèmes stricts, mais elle est « honorée » à partir d'un certain rang. La voiture de service, sa marque, sa disponibilité permanente ou contròlée, le nombre de fenetres des bureaux différemment amenagé au gré des échelons, les voyages à per diem variables, fournissent, entre autres, les signes de richesse et de considération, avec, en haut de la pyramide, la disposition d'un budget propre ou à tout le moins d'une carte de crédi t illimi té. Il est clone possible de réexaminer les « classes moyennes » et d'en distinguer des catégories par rapport à la structure que semble devoir prendre la construction techno-bureaucratique. Non pas en spéculant sur les destins individuels, mais en tentant de grouper les éléments qui doivent automatiquement s'inserire dans les divers départements gestionnaires ou administratifs d'un Etat patron. Se trouvent ainsi condamnés les professions libérales, les commerçants, les artisans, toutes catégories dont la survie ne peut etre envisagée qu'à la condition d'etre moulées dans des services contròlés et règlementés, et de voir leurs composantes perdre leur individualisme caractéristique. Alors que les bataillons nombreux des fonctionnaires et cadres salariés des services publics ont toutes chances d'etre maintenus en existence. 76
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