LOUIS MERCIER VEGA réaliser, que si le problème de la vacance du pouvoir se pose. De fait, c'est par rapport au pouvoir que cet avènement est concevable. L'harmonie des volontés exprimées par les catégories sociales qui seraient les bénéficiaires d'une structure sociétaire basée sur la fonction, ne peut naitre d'une entente. Elle est produit d'une nécessité, et se réalise sous le signe de la force. C'est en effet par l'Etat, sa conquete de l'extérieur ou de l'intérieur, que le remodèlement devient possible. On peut imaginer - et observer les indices marquant la tendance - en Europe ou aux Etats Unis par exemple, la montée d'une classe techno-bureaucratique comme résultant de l'évolution des modes de production et de l'extension des services publics dans tous les domaines de la vie sociale. Les conditions en Amérique lat~ne sont différentes. La transformation sociale, la « Révolution », est conçue en fonction des exigences d'un développement économique souhaité. C'est l'incapacité des classes dirigeantes qui détermine et justifie la volonté de pouvoir des catégories sociales candidates à la gestion efficiente de la nation (l'incapacité à faire participer la nation de plainpied au jeu des relations internationales économiques; l'incapacité à conduire la nation par le voies les plus rapides jusqu'au modèle des sociétés post-industrielles). Or, les méthodes démocratiques supposent un développement lent, et l'élimination progressive des partenaires d'ancien régime. Alors que la masse des disponibles se fait avalanche. Alors que le rythme de développement et d'organisation du monde industrialisé est tel qu'il rend immédiatement obsolètes les réformes de rattrapage des nations retardataires. La nature meme de l'oeuvre de transformation à réaliser impose le type de pouvoir; centralisé, mobilisateur, unique. C'es~ à partir de ce type de pouvoir que l'articulation et la disposition des divers éléments nécessaires à l'organisation rationnelle des ressources - matérielles et humaines - sont possibles. Un pouvoir à l'état pur, c'est-à-dire l'Etat. Consciemment ou naturellement, les volontés de transformation, comme les tendances à la mobilité ascensionnelle des groupes aptes à la gestion, se manifesteront par l'intermédiaire de l'Etat. L'Etat ne sera plus instrument manié par une classe dirigeante pour asseoir et défendre ses privilèges, il sera le pouvoir, nourri et peuplé par ses composantes: organismes, services et commis de tous rangs. Meme quand le but est atteint, à savoir quand l'Etat-classe fonctionne, les heurts et les tensions entre catégories partici72
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