Interrogations - anno V - n. 14 - aprile 1978

Lesnouveaumaltres: confluencest particularités latino-americaines LOUIS MERCIER VEGA Il serait tentant de rechercher dans les sociétés d'Amérique latine les éléments qui permettraient d'apparenter l'évolution et les mutations de leurs structures de pouvoir au phénomène de la montée techno-bureaucratique, et d'autoriser ainsi la généralisation d'une thèse qui se vérifie en d'autres lieux (Union Soviétique, Chine, sociétés industrielles) sous des aspects divers. Tentant et dangereux, car les tendances de signe contraire ou la possibilité de perspectives originales seraient ainsi écartées de la connaissance, mais non de la réalité. Une analyse rigoureuse des systèmes de domination et d'exploitation ne débouche pas nécessairement sur la définition nette de phénomènes classables. Une grande prudence est donc de rigueur quand il s'agit de s'aventurer à dégager des tendances générales, alors que les données nationales sont peu nombreuses. Comme le reconnait, avec la modestie des meilleurs chercheurs, le sociologue argentin Jorge Graciarena: « L'absence d'études concrètes sur les classes sociales fait que le volume de notre spéculation théorique est excessif par rapport aux matériaux empiriques disponibles et étudiés ». Par contre, il est tout aussi dangereux d'obtempérer au refus presque systématique, chez la plupart des spécialistes en sciences sociales d'Amérique latine, d'envisager la possibilité d'un ròle décisif joué par une classe techno-bureaucratique dans le Nouveau Monde « sous-développé », et d'accepter de s'en tenir à la conviction d'un devenir univoque, celui du capitalisme. Refus qui nous semble correspondre à la crainte de ces spécialistes de se découvrir solidaires de cette meme classe. Bornons-nous donc à un inventaine sommaire, destiné, dans sa grossièreté, à éveiller l'attention sur certains aspects des sociétés latino-américaines qui nous paraissent significatifs et qui échappent aux désignations classiques. 63

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