Interrogations - anno V - n. 14 - aprile 1978

RESUME C'est avec la classe dominante qui s'est formée en Espagne pendant les quarante ans de dictature franquiste que le pays, depuis la mort de Franco, affrante la voie de la « démocratisation ». C'est pourquoi il est important de l'examiner de près, pour comprendre non seulement le passé mais aussi le présent. La partie de l'étude de Rama que nous publions s'attache à certains des aspects les plus intéressants du processus de « techno-bureaucratisation » qui s'est produit en Espagne depuis l'ancien régime, non sans cor>tradictions et confusions. A ce propos l'auteur montre comment dans la classe supérieure conf luent des éléments du haut clergé (principalement de l'Opus Dei) et des membres des classes moyennes, qui ont accédé au pouvoir grace à leur appartenance à des organisations franquistes. Ce ne sont pas des grands propriétaires au sens capitaliste du terme, mais ils n'en exercent pas moins un réal controle sur le pays. Le haut clergé, à travers ses puissants groupes financiers, controle un grand nombre d'entreprises apparemment privées; les fonctionnaires franquistes exercent des fonctions de direction grace aux positions qu'ils occupent dans la hiérarchie d'Etat. Ces derniers surtout ont peu à peu consolidé leur position de managers d'Etat (ou para-étatiques) à travers des organismes financiers camme l'INI (Instituto Nacional de Industria), lequel a élargi à des dimensions énormes sa sphère d'influence sur l'économie espagnole. Dans le processus techno-bureaucratique, l'entrée de capitaux étrangers en Espagne a aussi joué un role important. De fait les secteurs clets de l'économie sont aujourd'hui controles par les grandes sociétés multinationales qui ont engendré toute une foule de managers (les vrais détenteurs du pouvoir de controle), eux aussi originaires de l'appareil franquiste. L'auteur conclut en cherchant à mettre en évidence les traits généraux de la classe dirigeante espagnole, où se cotoient des éléments techno-bureaucratiques, bourgeois et aristocratiques. Il affirme entre autres que le seul critère économique est insuffisant pour identifier les « nouveaux patrons » en Espagne, dans la mesure où ceux qui détiennent le pouvoir de décision ne sont pas nécessairement ceux qui jouissent des revenus les plus éléves. SUMMARY The ruling class which developed in Spain during the forty years of Francoism is the class under which the country, after the death of the dictator, has approached the road to « democratisation ». lt is important, therefore to examine it with the aim of gaining an understanding of its present as well as its past. The part of the article which we are publishing traces some of the most interesting aspects of the process of technobureaucratization introduced into Spain by the old regime, even through contradictions and confusing elements. In this respect, the author draws attention to the 106

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